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Obscuri sola sub nocte...

15 octobre 2008

Bienvenue

Bonsoir à toi, cher lecteur !

Tu es égaré? Tu es arrivé ici par une quelconque recherche? Tu as cliqué sur le mauvais lien? Ma foi, ce n'est pas bien grave : je vais t'expliquer ce que tu trouveras ici, et si tu n'es pas intéressé, tu pourras toujours repartir d'où tu viens.
Il y a de ça deux ans, je me suis retrouvé en hypokhâgne, dans mon lycée. J'avais de grands espoirs. La même année, je commençai un blog, que tu trouveras . Le temps a passé, et j'ai eu envie de trier un peu. J'ai donc réuni tout ce que j'ai écrit durant cette année-là sur ce petit bout de toile. C'est ici un album photo, en quelque sorte, que l'on range et sur lequel on tombe quand on l'a oublié.
Ami lecteur, je te le confie, fais-en bon usage. Tu pourras naviguer à l'aide des tags et/ou des archives.

Bonne visite !

Incitatus      

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29 juin 2007

Quizz mémorial: réponses

1. Walter Benjamin
2. Auguste Blanqui
3. Catulle
4. Claude Simon
5. Georges Clemenceau (sans accent!)
6. Nathaniel Hawthorne
7. G.W.F. Hegel
8. Ernest Hemingway
9. Henry James
10. Jean Jaurès
11. Immanuel Kant
12. Stéphane Mallarmé
13. Saint-John Perse
14. Marcel Proust
15. Homère
16. François Rabelais
17. Adolphe Thiers
18. Virgile
19. Max Weber
20. William Shakespeare

24 juin 2007

Longue vie aux hellénistes !

Jeudi 21. C'est le dernier cours de grec de l'année. Nous sommes quatre. Lu ne viens plus depuis longtemps déjà et ma Dame-Oiselle a quelques problèmes osseux. Ce jour-là, nous nous attaquons à l'Odyssée, en improvisé. Et voilà Nausicaa aux beaux bras blancs qui s'en va laver le linge des ses frères pour qu'ils puissent aller en boîte de nuit avec du linge propre. Soudain, au détour d'un buisson,

            Ώς ειπων θαμνων υπεδυσετο διος Όδυσσευς,
                    εκ πυκινης δ ̉υλης πτορθον κλασε χειρι παχειη
                    φυλλων, ώς ρυσαιτο περι χροι μηδεα φωτος.

(A ces mots, Ulysse émergea des broussailles. Sa forte main cassa dans la dense verdure un rameau bien feuillu qu'il donnerait pour voile à sa virilité.) S'ensuit une magnifique métaphore filée, celle du lion affamée se jetant sur le troupeau. Quatre hellénistes enragées qui rivalisent quant aux formes verbales (là un participe aoriste second de tel verbe, ici un impératif que personne n'avait vu venir), qui se disputent le sens des mots à coup d'étymologies plus ou moins vaseuses: la Marmotte va jusqu'à tout traduire de but en blanc, se laissant porter par le sens du texte.

Il est 20h20. Nous avions rendez-vous à 19h30 devant le lycée. Peu importe, nous voilà parties vers l'antre de notre professeur de grec, à l'autre bout des Yvelines. J'avais oublié qu'il y avait tant de monde à la fête de musique à Versailles! Tant et si bien qu'après quelques errances, de nombreux feux rouges et embouteillages, « quand ça va tout droit, ça tourne », nous trouvâmes le marronnier centenaire et le cimetière et entrâmes dans le sanctuaire.

Après un festin digne de Platon en compagnie de Polo et de Bulle, après quelques rivalités et coups bas pour savoir qui serait servie en premier de mousse au chocolat, après avoir tenté de rallumer la flamme du grec, nous voilà sept dans le salon. Sept plus une chienne. Et ma Dame-Oiselle, qui après quelques verres de vin ne souffre plus du dos, et Lu partent à la découverte des CD de Mado.

Un quizz sur les slows, où la Marmotte et la Dame-Oiselle se révèlent incollables. Des musiques plus vieilles que nous, qui me rappellent les bals du village, dans le sud, les étés de mes années sans dizaine. Des chansons que j'ai (re)découvertes il y a peu. Des chansons que j'avais oubliées. Et puis, le mieux, la cerise sur le gâteau: Mado qui fait la queue-leu-leu, qui danse la macarena ou se trémousse sur Tic Tic Tac... pour rien au monde je n'aurais échangé ces fous-rires, cette insouciance qui régnait dans le salon à ce moment-là. Un beau souvenir. Et après ça, vous osez dire que le grec est une langue morte? Honte à vous, vils marauds!

20 juin 2007

Rancoeur, puis « on s'y fait »

C'est la fin. Je pensais que j'avais digéré, que c'était passé et que je m'étais fait une raison. En réalité, j'avais enfoui la déception en moi, pour qu'elle ressorte petit à petit, à fleur de peau et qu'elle me fasse souffrir un peu plus sûrement. J'y ai pensé réellement, j'ai réfléchi, je me suis rendu compte de ceux qui passaient, de ceux que le « maître de conférences » a daigné laisser entrer dans le sanctuaire de la khâgne, et ça m'a fait mal: des gens imbuvables, qui réussiront grâce à leur mépris des autres et à leurs manières dédaigneuses, copies conformes du professeur pour les uns; personnes tout aussi glandeuses que moi mais qui avaient la chance d'avoir « l'esprit philosophique » en eux, de saisir le concept, et par conséquent de se planter partout sauf dans la discipline cruciale, la discipline du sommet, la clef de voûte des études supérieures, le monumental brassage d'idées aussi grandiloquentes qu'inutiles dans de grands mouvements de bras, j'ai nommée la philosophie, pour les autres. Ce qui me console, c'est de voir mes amis qui eux ont réussi, et je suis contente pour eux, une fois mon envie et ma jalousie refoulées au plus profond de moi-même.

Et puis je me suis dit que je l'avais mérité, que je l'avais cherché et que c'était normal... mais quand même. Maintenant mon orgueil est en miette. La paresse a vaincu, mais à quel prix! Peu à peu, les gens parlent de l'année prochaine, les listes de lecture et autres conseils estivaux fleurissent. Ce sentiment d'exclusion grandit et s'enracine. L'impression que le lycée dans lequel j'ai passé les quatre plus belles années de ma vie m'a rejetée. Lui qui a pris une telle importance dans ma vie, au point qu'il en est devenu presque vivant, mon lycée préféré, mon refuge, le lieu où j'ai rencontré tous mes amis, le lycée où je me suis sentie si bien... l'impression qu'il ne veut plus de moi. Une sorte de trahison. Déception. Une autre khâgne ailleurs? Jamais! C'est ici avec ceux que j'aime, ou ce n'est nulle part. Tant pis, j'irai dès l'an prochain user mes fonds de culotte sur les bancs de la fac. Un an avant ou un an après, au fond qu'est-ce que ça change? Ça change tout. Le trajet en train, les lieux familiers, les voisins de classes: tout va changer! Et ça fait peur. J'ai horreur du changement. Tout ça parce que mon lycée m'a virée.

Mon lycée? Oh non! Mon professeur de philosophie, ce rat, ce thon, cette face de raie, ce sycophante, ce paltoquet, cette ordure! C'est lui qui a refusé. Mais qu'a-t-on besoin de savoir embrouiller ses idées et celles des autres pour passer en lettres classiques??? Quand j'entends son nom, quand je croise son pas claudiquant et cet air suffisant, mon poil se hérisse, ma colère s'accroît. Mais passons, ou je risque de devenir vulgaire...

L'année d'hK, j'en garderai de bons souvenirs quand même, il ne faut rien exagérer. Les repas tout au fond de la cantine, les « djinns toniques et délavés » du prof d'histoire, , « les pommes de discorde qui poussent dans le désert » de R. Pourtier (dont j'ai déjà revendu le livre), ce visage contemplatif accroché au-dessus du tableau – Proust is watching you – les séances de thème latin dans la petite salle de CDI, , Antonio is sad because he is in love with Bassanio (seul morceau du cours sur le Marchand de Venise que j'ai retenu), les magnifiques imitations de mon homonyme, les délires du carré magique en cours de latin, la vie passionnante de Mme P., la coiffure inimitable de F. (dernière descendante des Bourbons – pas pour de vrai!), et aussi, je crois que c'est le plus important, un voyage en Tunisie.

Quoi qu'il en soit, cette année n'a pas été perdue: je me suis rendu compte que j'étais vraiment fâchée avec une certaine matière, que l'on pouvait parler pendant des heures d'un puits au fin fond de l'Afrique noire, qu'il existait un animal étrange qui se nomme « littéraire », et que j'aimais le latin et le grec comme peu d'autres choses...

18 juin 2007

Quizz mémorial

"Quelques" auteurs et autres personnes célèbres, vus, entraperçus, étudiés, croisés à un des nombreux carrefours de l'hypokhâgne... Saurez-vous donner un nom à chacun d'entre eux?
1.Benjamin 2.blanqui 3.Catulle 4.claude_simon_1_sized
5.GHGeorgesClemenceau 6.hawthorne 7.hegel 8.hemingway1
9.james 10.jaures 11.kant 12.mallarme4
13.perse_noeud 14.proust 15.homere 16.Rabelais
17.thiers 18.virgile 19.weber 20.william_shakespeare_portrait

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18 juin 2007

Douce vengeance

Une petite recherche d'images sur Google, avec comme mots-clefs les nom et prénom de mon professeur de philosophie préféré. Le premier cliché sur lequel je tombe m'emplit de joie:
bettapatoti

11 juin 2007

Appropriation

"Dans toutes les larmes s'attarde un espoir."
citation accordée aux circonstances de Simone de Beauvoir

6 juin 2007

H.S.

Hors Service
Hyperbole Salvatrice
Haïssables Sujets
Homicide Souhaité
Haine Sauvage
Hasardeux Saccage
Hallucination Saugrenue
Hurlement Suraigu
Hellène Sourire
Humilité Saine
Harassante Semaine
Humiliation Stabilisée
Hors Sujet

5 juin 2007

De violentia

Je le savais. Je m'y attendais. Je l'avais prédit. Mais je n'ai pu empêcher une larme de couler le long de ma joue. Mais je n'avais pu réprimer un faible espoir. Espoir qui s'est brisé à l'instant où il m'a dit: « Vous avez abandonné la partie? » Espoir qui fut réduit en miettes au moment où je lus « pas de connaissances ».

Et il se mit à déblatérer son discours inintelligible. Et le voilà qui cite encore « le père Hegel », avec son sourire en coin. Exaspérant. Je ferme les yeux, rassemble tout mon courage, me lève et lui crache toute ma rancoeur, tout mon dégoût: ne peut-il citer quelqu'un d'autre? Il sue le pédantisme, transpire la suffisance. Ma haine se déverse. Puis je lui tourne le dos et m'en vais en claquant la porte.

Je rouvre les yeux. Je suis toujours assise sur ma chaise et le fond sonore me fait grincer des dents.

4 juin 2007

Ύπνος βασίλευς (Somnus rex)

Je suis tellement fatiguée que je pourrais dormir des jours entiers. Mon corps est usé par le manque de sommeil. Besoin de repos. Panser mes blessures, raccommoder les usures. Mon âme est épuisée à force d'efforts faits pour comprendre l'Absente. Envie de dormir pour oublier.

Je plongerais dans le Léthé, fleuve salvateur dont l'eau tiède et le lent débit me berceraient calmement, m'apaiseraient jusqu'au rêve. Somnus m'emporterait dans son palais. Je me loverais au creux de son édredon. À mon réveil je goûterais au suc des suaves pavots. Je verrais dans l'obscurité. Mes pieds fouleraient le sol couvert de voluptueuses plumes. Et je me rendormirais au milieu des divinités alanguies çà et là, ayant choisi les bras de l'une d'entre elles pour m'y pelotonner.

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