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Obscuri sola sub nocte...
28 septembre 2006

Impressions

Le lycée désert au sortir du latin à dix-neuf heures le lundi soir, ce silence lourd mais qui nous donne cette impression que l'établissement nous appartient pendant ces quelques fragments de secondes où nous traversons le hall dans lequel nos rires résonnent. Un violon hésitant qui se fait entendre par une fenêtre indéterminée dans un immeuble de la rue des Chantiers, je cherche parmi les vitres ouvertes et voit un escalier que je devine ciré, usé, craquant à chaque pas. Le lever du soleil le matin, dans le bus, quand j'oublie un instant la foule qui m'enserre et pense à cet adage si vrai – ''l'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt''. Ces heures à attendre le bus, soudain cet homme, droit comme un 'i' qui court dans l'espoir d'avoir son bus, traînant derrière lui sa valise, image insolite. Cette odeur de tabac qui agresse où qu'on soit, pique le nez, la gorge fait pleurer les yeux... le matin, dans la résidence que je traverse, je suis incapable de trouver sa provenance; puis sur le quai de la gare, je fuis ma place assise pour pouvoir respirer; puis dans le train qui attend pour partir, une femme qui fume en bas, devant la porte et l'odeur qui s'infiltre jusqu'à moi, insidieusement; et le soir, sur le chemin du retour, je suis obligée de marcher devant le groupe de joyeux drilles qui se dirige vers la gare pour éviter de respirer ce poison; ou encore, tous ces gens que l'on croise, la cigarette à la bouche: on peut dire d'où ils viennent, l'odeur persiste, dure, ne semble pas vouloir s'effacer... Seule impression désagréable, impression qui revient sans arrêt, impression qui m'obsède et me hante, impression dont j'ai horreur: cette odeur...

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