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Obscuri sola sub nocte...
14 décembre 2006

Idées farfelues

Je marche, la tête dans le vague. Le froid me caresse les joue, légèrement griffant. Mes boucles d'oreille tintinnabulent, me rappelant les calèches de Megève que l'on entendait arriver de loin au son de leurs clochettes.

Je marche, perdue dans mes pensées. Le sujet d'histoire résonne encore dans mon cerveau: « La question sociale (...) ». Mais pourquoi je n'avais pas tout révisé? Pourquoi avait-il fallu que je m'arrête juste avant ce chapitre? Pourquoi?

J'observe le silence qui m'entoure. Ça y est, nous sommes enfin en hiver. Je sens enfin cette odeur de l'air si particulière en hiver: cette senteur de froid qui justement, n'a pas vraiment d'odeur. Au printemps, à l'automne ou en été, il y a toujours une odeur de terre, ou de végétation, ou de pluie. En hiver, rien. On sent l'air. Quand on s'approche des habitations, un vague et réconfortante odeur de feu de bois nous chatouille les narines. Sur le marché aux plantes, c'est le parfum de la résine des sapins qui nous suit. Mais là, rien.

Plus loin, les vieillards jouent à la pétanque. Je n'entends rien sinon mes chaussures qui claquent sur le macadam. J'adore ce son. Je marche au milieu de la rue déserte. Puis je passe à côté d'un buisson couvert de baies d'un beau rouge translucide. L'envie saugrenue d'y goûter m'effleure l'esprit, et s'en va aussi vite qu'elle est venue.

Je marche toujours. J'ai soudain envie d'ôter mes chaussures, de poser mes pieds nus sur la chaussée, de sentir le froid remonter le long de mes jambes et m'envahir. J'ai envie de sentir la rugosité de cette route sous la plante de mes pieds. Je ne sais pourquoi. Je n'ai pourtant pas goûté aux baies rouges...

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