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Obscuri sola sub nocte...
23 février 2007

I'm alive !

Voilà des siècles que je n’ai pas donné signe de vie ! D’accord, cela fait à peine une semaine, mais ce n’est pas dans mes habitudes d’écrire moins d’une fois par jour. Cependant, j’ai une excuse : le temps en Tunisie passe deux fois plus vite que par nos contrées verdoyantes. Dans le royaume d’Elyssa, le sable est d’une finesse incroyable : il s’échappe entre nos doigts, rien ne l’arrête. Dans le sablier, régulièrement, il s’écoule. Avant même d’avoir pris le temps d’observer ce qui m’entoure, déjà il ne reste plus qu’une semaine. Le soleil s’est retiré ; il a pris le voile. Le froid s’insinue crûment dans nos doigts gourds, dans nos pieds.

Lorsque nous avons fini notre journée, emplie d’heures creuses passées à lire ces œuvres indigestes du XIXe siècle, ou pire, cet abominable cours d’histoire qui nous raconte en long, en large et en travers l’évolution du prix du blé entre le Second Empire et la Première Guerre mondiale ; mais nous atteignons des sommets avec le livre de géographie… malheureusement, je l’ai malencontreusement oublié sur mon bureau. Je n’aurai donc pas la chance de le ficher avant la rentrée et, si je continue comme ça, avant la dissertation du samedi de la rentrée… bref, lorsque nous avons fini notre journée, nous autres Français, nous nous séparons sur un joyeux « salut à demain ! » et partons à la recherche de nos correspondants respectifs.

Avec Leïla, nous nous lançons alors dans le capharnaüm qu’est la circulation dans les rues de Tunis. Après avoir manqué écraser quelques piétons, forcé quelques priorités, grillé quelques feux rouges (j’exagère… à peine ! – Mille excuses Leïla, tu conduis très bien ! et tu ne grilles pas les feux), nous arrivons enfin au logis. Et là, je m’empresse d’enfiler l’épais gilet de laine que l’on m’a prêté et de me faufiler sous la couette de Leïla avec un livre. Ainsi, je colonise tous les soirs le lit de ma chère correspondante. Après une heure ou deux de travail acharné (ne t’inquiète pas Leïla, personne n’y croit !), cette dernière finit par abandonner son bureau, et nous voilà toutes deux au chaud sous la couette. Alors je m’improvise scribe ou lectrice, selon les ordres de Madame (il se peut aussi que je poursuive ma lecture…), avant de nous endormir profondément sur son travail. Sur le coup d’une heure du matin, nous émergeons, et c’est les yeux lourds de sommeil que je dois quitter la chaleur réconfortante pour aller rejoindre mon lit glacé…

C’est l’heure de la prière. Le chant du muezzin retentit et résonne sur Tunis. Il fait nuit depuis quelques temps déjà et j’ai peine à me réchauffer. Les nuages ont obscurci le ciel toute la journée et l’humidité, qui règne en maître, ne permet pas à nos corps fatigués de récupérer un peu de chaleur. Demain, nous partons à Douga toute la journée ; il faudra nous lever tôt. Tiens, Leïla s’est endormie sur Le Malade imaginaire

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