Excursion magique et tire nul

J’ai mal aux pieds parce que j’ai marché toute la journée. J’ai mal aux pieds parce que j’ai piétiné pendant des heures. J’ai mal aux pieds parce que j’ai attendu le bus une éternité. J’ai mal aux pieds, mais cette journée en valait la peine. Une journée en vadrouille sur le site archéologique de Dougga. Je vous vois venir : vous semblez ébahis : « comment ? Toute une journée pour voir quelques pierres se courir après et deux colonnes se battre en duel ?!? Le tout dans un parc avec un guide récitant son texte ? » Le problème, c’est que vous vous égarez mes amis. Dougga, c’était une cité, une ville, immense. Certes, il en reste peu, mais le terrain est gigantesque et… habité ! Nous avons eu la chance de croiser la volaille et les bergers, guidant chèvres et moutons à travers les temples et les restes de murs… Dougga, c’est aussi un site dans un paysage extraordinaire : partout alentour ce ne sont que vastes prairies verdoyantes, collines ondulantes et oliviers… En voyant cela, mes souvenirs ont davantage penchés vers les landes du Devonshire ou les contrées écossaises que vers le désert marocain…

Thermes, temples, citernes, canaux, murailles… colonnes, mosaïques, inscriptions… oliviers, asphodèles et autres fleurs. De loin, cela semble rébarbatif (des pierres, encore des pierres), mais avec un historien archéologue comme guide, tout devient intéressant et chaque monument diffère alors de son voisin. De plus, ces sites tunisiens ont une particularité très agréable : les promeneurs peuvent aller où bon leur semble. Crapahuter dans les caillasses pour aller trouver les dolmens mégalithiques, suivre le canal africano-romain, observer tel monument de l’époque libyco-punique… marcher sur les mosaïques, s’abriter dans les sous-sols d’anciennes maisons. Liberté totale. Grimper sur une terrasse et dominer le paysage. Apercevoir au loin le mausolée que nous irons visiter plus tard. Résultat : une visite passionnante sous le soleil, sous la pluie, avec des éclairs, avec des éclaircies… tout en un, ce qui nous a permis d’apprécier le site dans (presque) toutes les conditions.

PS : j’ai des tonnes de photographies à partager, mais malheureusement je ne peux les poster d’ici : la connection est trop lente… mille excuses.