Sortie rimbaldienne

Lundi soir, nous étions de sortie à Paris. Nous sommes arrivés dans un tout petit théâtre, aux murs de pierre apparente. Descente aux Enfers (selon les dire de la prof): de petits sièges en velours noir dans une cave voûtée. Pas une seule place de libre, à croire que tout le lycée s'est déplacé! Il fait presque noir, il ne faut pas se prendre les pieds dans les dits fauteuils.

Sur scène, un jeune homme, torse nu, penchés vers le sol. Le silence se fait. Il se met en mouvement, il commence à réciter. Une Saison en Enfer, de Rimbaud. Au début, on écoute, tout en observant, intrigué, ce visage fardé de blanc, le cou, le torse, le dos, blancs. Puis peu à peu, mon attention s'est focalisée sur le ventre. Un travail sur la respiration stupéfiant. Hypnotisant. Fascinant. Puis on se laisse bercer par le texte, splendide, du voyant. Luxure, Colère, Paresse, Gourmandise... tout y passe. On se laisse envoûter. Puis la folie le prend, le ton monte brusquement, nous sortant de notre torpeur. Voix nasillardes, cris, voix profonde et suave. Après une heure de spectacle, on ressort complètement déphasé, l'image de ce Rimbaud réincarné encore fixée sur la rétine.

Un spectacle que l'on n'est pas prêt d'oublier... Au théâtre de Nesle, tous les lundi et mardi à 21h, jusqu'à mi-mars... Avis aux amateurs!