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Obscuri sola sub nocte...
30 avril 2007

Uneasiness

Matinée difficile: Saint-John Perse à la prose abracadabrantesque se mêle sans pitié au vocabulaire arabe du cours sur l'islam. Les heures passent, lentement. Concentration qui s'étiole au fur et à mesure que s'écoulent les grains de sable dans le sablier...

Début d'après-midi éreintant: la salle S309, derrière ses grandes vitres entrouvertes a accumulé de la chaleur pendant que nous jetions un regard dégoûté à mangions avec appétit notre infâme jardinière de légumes... Il fait chaud. L'heure est à la sieste. L'antisémitisme dans The Merchant of Venice me fait l'effet d'un puissant somnifère: bientôt je sombre dans l'abîme du sommeil. Sommeil agité par d'étranges visions... des visages connus, ainsi que des paysages, des scènes déjà vues et transposées...

Fin d'après-midi réjouissante: on se pose dans l'amphithéâtre extérieur. Nous observons quelques pompiers qui tentent d'ôter un nid d'abeille d'un mûrier, nous discutons au soleil... Après une heure d'intenses débats sur les chansons d'Henri Dès, nos estomacs commencent à se faire entendre. Direction F*** pour l'achat de quelques tablettes de chocolats et autres petits gâteaux que nous dégusterons une fois de retour au lycée, non sans être passé devant les braves lycéens attendant l'ouverture du portail avec un carré de chocolat en main (nous autres prépaïens avons l'autorisation d'entrer et de sortir quand bon nous semble!). Puis il est dix-sept heures: c'est parti pour deux heures de latin! Et là, assises sur nos tables du fond, nous visionnons Orfeu negro, pendant les deux heures... C'est fini, il faut partir. Je rentre par Fontenay puisque Lu m'a délaissée pour faire le pont. Et là, je profite de la fraîcheur et du calme de la forêt avant de retourner à la civilisation bruyante.

Soirée ... : il est vingt heures, je rentre chez moi. Il n'y a personne à la maison. Rien n'est prêt pour le dîner et j'ai faim. Je vois un CD qui traîne sur la table du salon. Me vautrant dans un fauteuil, j'écoute Mika. Je n'écoute plus que ça, me noie dans les mélodies, en attendant qu'une bonne âme daigne rentrer. Ma soeur rentre, elle prend le CD – non sans m'avoir demandé de le graver pour son amie qui restera dormir – et monte, me laissant seule devant mon lecteur CD, vide. Une boule dans ma gorge grossit. Je vais pour manger dans la cuisine lorsqu'elle éclate. Je fonds en larmes sans même savoir vraiment pourquoi. Je dîne en discutant avec le mur. Peu à peu, les absents pointent leur nez, et se mettent à préparer le dîner, à mettre le couvert. Je vois bien que je gêne. Je m'en vais. Je monte. Je me vautre sur mon lit. Et mes larmes m'assaillent de plus belle quand j'entends que l'on appelle à table. Pourquoi ces larmes? Je n'en sais absolument rien, si ce n'est que je ne me sens pas bien, que j'ai une sorte de grand vide en moi...

solitude_2003

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